Small picture of Donizetti

 

 

 

Meyerbeer's Les Huguenots

Production by the Opéra Royal de Wallonie, Liège, June 17 - 25, 2005

The production photographs by Jacky Croisier are provided courtesy of the Opéra Royal de Wallonie. It was a very enjoyable production that once again raised the question as to why such a thrilling and interesting opera is given such short shrift, often on the grounds, completely contradicted here, that the effort required is beyond the resources of current opera houses.

William Desniou reviewed the performance on June 25 in Newsletter 96 (October 1995), p.7, which is included here:

Un an après les représentations de Metz (cf. la Newsletter n° 94), les Huguenots reviennent cette fois-ci à Liège, et 1-on ne peut que s'en réjouir, tant 1'ouvrage est exaltant, n'en déplaise aux esprits chagrins. Si 1'impression d'ensemble est bonne voire excellente, quelle déception en revanche d'avoir eu à subir tant de coupures! Pourtant on avait pu lire ici ou la dans la presse qu il n en serait rien: ainsi le metteur en scène Robert Fortune reconnaît "très peu [de coupures], sinon quelques redites" et avoir "pour des raisons budgétaires été contrain[t] [de] renoncer aux ballets (Opéra international n° 301, p. 32). Certes, les ballets ont été, comme toujours, supprimes : si l’on peut le comprendre cela ne se justifie pas, et le grand opéra français en pâtit toujours; je souhaite qu’un jour on le comprenne enfin, et que les théâtres courageux qui proposeront ce type d’ouvrages prendront le parti de donner l'intégralité de la partition. En revanche, en fait de suppression des "redites" , ce sont près de quarante-cinq minutes de musique qui ont disparu : ainsi, parmi de trop nombreux exemples,  l’air d'entrée de Raoul est réduit de moitie, comme son duo avec Marguerite au deuxième acte; le duo entre Marcel et Valentine est presque totalement supprime au troisième acte, etc.

Quoi qu'il en soit la production liégeoise est très nettement supérieure a celle de Metz, sur bien des plans.  La mise en scène de Robert Fortune est comme toujours très belle et intelligente, respectueuse du texte: très sobres, les décors restituent parfaitement 1'atmosphere exacerbée des guerres de religions aussi bien dans les scènes intimistes que dans les mouvements de foule : à ce titre, la scène de la conjuration et bénédiction des poignards au quatrième acte restera sans aucun doute dans toutes les mémoires, grandiose, impressionnante et sublimement réussie. Avec bonheur également, lieu et temps de 1'action sont parfaitement respectes, ce qui nous vaut de fort beaux costumes de la  part de Rosalie Varda.

La distribution est globalement excellente, et la diction parfaite: c'est de ce point de vue un réel plaisir d'entendre chanter un français toujours intelligible. Le seul bémol vient du Marcel de Branislav Jatic; la basse serbe est manifestement dépassée par le rôle : pendant toute la soirée, ce ne sont que notes très approximatives et graves impossibles. Le reste de la distribution est au contraire d’un très bon niveau.  L'ouvrage donne à entendre trois voix de femme, toutes très convaincantes : Annick Massis est une reine de Navarre superbe des son air d'entrée au début du deuxième acte et incarne vraiment royalement Marguerite de Valois, tant son chant est impeccable et maîtrisé, tant son port de tête en impose a tous ceux qu'elle côtoie sur la scène. Barbara Ducret est une Valentine passionnée, totalement investie par le personnage, douloureusement tiraillé entre les deux camps catholique et huguenot.   Ces tiraillements se ressentent parfois dans un chant exalté, bouillonnant. Marie-Belle Sandis incarne un charmant et élégant page Urbain.

Du côté des hommes, le plateau restant est très homogène et de fort belle tenue. Gilles Ragon est un Raoul de Nangis très convaincant: son air d'entrée est un peu tendu et manque sans doute de nuances, mais au cours de la représentation la voix se fait plus conciliante et nous réserve de beaux moments, comme dans le duo avec Valentine. Le reste de la distribution masculine est excellent, et il est bon de citer tous les noms de ces chanteurs remarquables d'un bout a 1'autre de la soirée : Philippe Rouillon (le Comte de Saint-Bris), Didier Henry (le Comte de Nevers), Antoine Normand (Bois-Rosé), Léonard Graus (Maurevert), Guy Gabelle (De Cossé), Roger Joakim (De Méru), Patrick Delcour  (De Thoré), Alain Gabriel (De Tavannes) Pierre Doyen (De Retz).

Saluons aussi la belle participation des choeurs de l’Opéra Royal de Wallonie prépares par Edouard Rasquin, qui dirigera prochainement la Muette de Portic à Gand.  Le jeune chef Jacques Lacombe dirige avec enthousiasme un orchestre auquel il sait insuffler retenue ou flamme.  Le public a légitimement salue longuement les artistes de cette fort belle soirée qui prouve que Meyerbeer peut très bien attirer les foules et leur plaire. Espérons que les representations d'ouvrages de ce compositeur, dans les mois à venir, donneront envie de s'y intéresser de nouveau: Marguerite d'Anjou (Leipzig, 27 mai-03 juillet 2005), Semiramide riconosciuta (Bad Wildbad, 02-25 juillet 2005), Il Crociato  in Egitto (Venezia, 24 mars-01 avril 2006).

 

The cast included:-

Marguerite de Valois - Annick Massis

Valentine - Barbara Ducret

Urbain - Marie-Belle Sandis

Raoul de Nangis - Gilles Ragon

Saint-Bris - Philippe Rouillon

Nevers - Didier Henry

Marcel - Branislav Jatic

 

The production team included:-

Conductor - Jacques Lacombe

Director - Robert Fortune

Designer - Christophe Vallaux

Costumes - Rosalie Varda

Lighting - Jean-Michel Bauer

 

 

Raoul and Marguerite

Raoul and Marguerite

 

 

 

Marguerite

Marguerite

 

 

Saint-Bries, Nevers, Raoul, Marguerite

 

Valentine, Marguerite, Raoul

Valentine, Marguerite and Raoul

 

 

 

Oath scene

The oath scene

 

The opera house at Liège.  

Opera House

 

 

 

Page initially published in  2005